Confier sa carte de crédit à une marque est chose rare, et traduit la confiance que l'on peut lui accorder. C'est ce que beaucoup d'entre nous ont fait avec Apple, Amazon et Google plus récemment. Dans une moindre mesure avec Skype, le montant étant limité et l'achat réservé aux seules unités de téléphone, ou avec Paypal, encore très lié aux systèmes bancaires.
Sans ID pour les compagnies de train, d'avion, banque, ou magasins préférés, il faut utiliser une carte de crédit, et passer par de fastidieuses et répétitives saisies d'informations et de préférences.
L'enjeu est colossal, car les groupes qui maitrisent ce moyen unique d'identification, d'authentification, de transaction en un clic, peuvent vendre ce qu'ils veulent, dans des boutiques réelles comme virtuelles (quelquefois les deux combinées, voir Apple), qu'elles soient les leurs ou celles de partenaires (Google et Wallmart), et dans le monde entier. Des boutiques colossales, de plusieurs dizaines, voire de centaines de millions de clients, se sont ainsi constituées.
Dernier en date, le Japonais Rakuten, déjà investisseur dans Buy.com, Priceminister, et Kobo (le catalogue de poche), vient d'injecter 100 millions de dollars dans Pinterest, le réseau de partage, promoteur de produits par tacite recommandation. La stratégie est claire: faire exploser son nombre d'IDs déjà de 80 millions pour le seul Japon.
Demain, comme c'est le cas aujourd'hui pour les cartes, nous n'aurons pas 36 IDs. Cinq, tout au plus, pour acheter et vendre n'importe quel bien ou service. Tout l'enjeu des marques est d'en proposer un ou de faire partie des réseaux de celles qui en fournissent. Et pour cela, il faut que tout soit parfait, de la confiance inspirée aux systèmes réels et virtuels, infaillibles, de gestion et d'assistance en nuage. La bataille des IDs ne fait que commencer. Facebook (Instagram) et son milliard de clients, LinkedIn et Twitter devraient être les nouveaux entrants.
lundi, mai 21, 2012
dimanche, mai 13, 2012
Une robe de Régine Gaud faite de 300 billets de train
Grâce aux nouveaux médias, cette œuvre de Régine Gaud, "Billets doux", faite de 300 billets de train, voyage dans le monde entier. La voici, accompagnée par un texte original de Christophe Eloy et Etienne Magnin:
Attention, attention au départ... Billets douuuuuuux ! Billets doux, billets doux, billets doux, billets doux, billets doux.
Billets d’où ? Billets de chaque jour, billets pour partout. S’avance une robe voyage, une robe de 300 billets, une robe de 300 morceaux de vie trouée, aérée, allégée, compostée. 300 départs pour les rencontres, pour le travail, ou pour les rendez-vous.
Prends gare, voyageuse, prends garde : quand tu achètes un billet de train, tu ne fais pas n’importe quoi. D‘abord, de ce voyage attendu, tu t’en-robes de plaisir.
Puis, dans ce petit carton de visible gris, tu compostes de l’invisible, trouant ton billet d’avenir et de dentelles du temps. Tu changes un petit morceau des choses contre la peau du monde. Tu changes de décor, tu changes d’encore, tu quittes le même pour de l’ailleurs. Tu changes ton intérieur, ton inertie, pour du mouvement, pour l’extérieur.
Tu vas et viens, tu vires. Tu vas du dedans au dehors.
Toutéductiltoutéductiltoutéductiltoutéductiltoutéductil...
Tout voir sous l’angle de la ductilité, sur l’étirement plastique de ta vie. Le voyage t’épand, t’épand, t’épand, t’étend, t’étend, t’étire, t’étire, t’étire, te meut, te meut, te meut, te moud, te moud, te moud. T’épure, te pulse. Te tend vers des attentes informées, ou te laisse enfin vague sur des quais vacants. Vague, onde, fluidité, mouvement. Forme instable, changeante, forme signifiante. Porte, emporte ta robe-programme, signalétique du plein et du lié. Vas avec cette robe dire la saturation du sens et l’insatiabilité des sens. Va porter l’ennui des adieux et la fraîcheur des renouveaux. Épuise la logique de la raréfaction et celle du vide. Épouse la dialectique de l’échange.
Billets pour partout, billets de chaque jour.
Billets doux, billets doux, billets doux, billets doux, billets doux.
Texte à deux voix (ferrées) de Christophe Eloy et d’Etienne Magnin
Extraits de Tous les possibles (C. Eloy)
[...] Il y a ce réseau ferroviaire qui enserre la planète et vous aurez souvent l’impression que c’est sur votre crâne qu’il vient poser ses griffes.
Ces pensées qui sillonnent, sans jamais un instant de répit, l’immense réseau de votre cerveau.
Vous penserez souvent à cette correspondance : les trains comme les pensées repassent sur les mêmes voies aux mêmes heures.
***
Vous filerez à Pékin. Là-bas, vous vous préoccuperez aussitôt du retour. Vous demanderez donc un billet pour l’Estoque. Vous réitérerez votre demande jusqu’au moment ou un guichetier chinois avec un fort accent provençal vous proposera :
– Estaque-Ville ou Estaque-Plage ?
Tant que cette occurrence ne se sera pas produite, pas d’entourloupe, vous resterez sur place.
L’Artiste : Régine Gaud
Responsable technique : Marie-Anaïs Cailleaux
Texteurs, phraseurs et autres gribouilleurs : Christophe Eloy, Etienne Magnin
Modèle : Aurélia Bonaque-Ferrat
Idée de départ : Alain Snyers
Attention, attention au départ... Billets douuuuuuux ! Billets doux, billets doux, billets doux, billets doux, billets doux.
Billets d’où ? Billets de chaque jour, billets pour partout. S’avance une robe voyage, une robe de 300 billets, une robe de 300 morceaux de vie trouée, aérée, allégée, compostée. 300 départs pour les rencontres, pour le travail, ou pour les rendez-vous.
Prends gare, voyageuse, prends garde : quand tu achètes un billet de train, tu ne fais pas n’importe quoi. D‘abord, de ce voyage attendu, tu t’en-robes de plaisir.
Puis, dans ce petit carton de visible gris, tu compostes de l’invisible, trouant ton billet d’avenir et de dentelles du temps. Tu changes un petit morceau des choses contre la peau du monde. Tu changes de décor, tu changes d’encore, tu quittes le même pour de l’ailleurs. Tu changes ton intérieur, ton inertie, pour du mouvement, pour l’extérieur.
Tu vas et viens, tu vires. Tu vas du dedans au dehors.
Toutéductiltoutéductiltoutéductiltoutéductiltoutéductil...
Tout voir sous l’angle de la ductilité, sur l’étirement plastique de ta vie. Le voyage t’épand, t’épand, t’épand, t’étend, t’étend, t’étire, t’étire, t’étire, te meut, te meut, te meut, te moud, te moud, te moud. T’épure, te pulse. Te tend vers des attentes informées, ou te laisse enfin vague sur des quais vacants. Vague, onde, fluidité, mouvement. Forme instable, changeante, forme signifiante. Porte, emporte ta robe-programme, signalétique du plein et du lié. Vas avec cette robe dire la saturation du sens et l’insatiabilité des sens. Va porter l’ennui des adieux et la fraîcheur des renouveaux. Épuise la logique de la raréfaction et celle du vide. Épouse la dialectique de l’échange.
Billets pour partout, billets de chaque jour.
Billets doux, billets doux, billets doux, billets doux, billets doux.
Texte à deux voix (ferrées) de Christophe Eloy et d’Etienne Magnin
Extraits de Tous les possibles (C. Eloy)
[...] Il y a ce réseau ferroviaire qui enserre la planète et vous aurez souvent l’impression que c’est sur votre crâne qu’il vient poser ses griffes.
Ces pensées qui sillonnent, sans jamais un instant de répit, l’immense réseau de votre cerveau.
Vous penserez souvent à cette correspondance : les trains comme les pensées repassent sur les mêmes voies aux mêmes heures.
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Vous filerez à Pékin. Là-bas, vous vous préoccuperez aussitôt du retour. Vous demanderez donc un billet pour l’Estoque. Vous réitérerez votre demande jusqu’au moment ou un guichetier chinois avec un fort accent provençal vous proposera :
– Estaque-Ville ou Estaque-Plage ?
Tant que cette occurrence ne se sera pas produite, pas d’entourloupe, vous resterez sur place.
L’Artiste : Régine Gaud
Responsable technique : Marie-Anaïs Cailleaux
Texteurs, phraseurs et autres gribouilleurs : Christophe Eloy, Etienne Magnin
Modèle : Aurélia Bonaque-Ferrat
Idée de départ : Alain Snyers
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