Qu'allait bien pouvoir dire Jean d'Ormesson sur le livre électronique, lui qui se suffit du seul crayon, n'a ni mobile, ni Internet, ni même de montre? L'entendre sur le sujet, en ce dimanche matin du Salon du Livre, vaut le déplacement.
Avec les Editions Garnier (dont le président, Philippe Sylvestre, intervient dans le débat), il s'apprête à lancer la version numérique des ouvrages classiques dont il recommande la lecture et dont il s'est vendu plus d'un million et demi d'exemplaires depuis le premier volume le 12 mars 2009. Ce ne sera pas une pâle imitation de la version papier. Elle intègrera interviews, extraits lus, contenus transversaux (récits de voyage, déclarations d'amour,...), œuvres expliquées.
Voici quelques morceaux choisis de l'intervention de Jean d'Ormesson:
"Je suis convaincu que l'avenir du livre est au numérique", en guise d'introduction.
"Naturellement, cela va influencer la littérature, comme le cinéma l'a fait. Un jour, le roman va disparaître, comme l'ode ou les tragédies ont disparu. On sent d'ailleurs un essoufflement du roman, il est en train de passer la main".
"Je ne vois pas trop de risques pour le livre, d'autant qu'on aimera sans doute en posséder des formes classiques, mais pour la presse, oui".
Aussi, une phrase de Woody Allen qu'il reprend à son compte pour couronner le tout:
"L'avenir est la seule chose qui m'intéresse, car c'est là que je vais passer le reste de ma vie".
Enfin, à la question de savoir si, digital native, il aurait été écrivain ou plutôt conteur sur l'Internet, il mentionne Chateaubriand, qui avait mieux que quiconque compris le nouvel ordre du temps des modernes, et répond: "On écrit des choses différentes, on essaye de faire du nouveau, le monde bascule".
Jean d'Ormesson n'a pas encore vécu l'expérience du support numérique, il ne sait pas que l'alchimie du livre électronique n'est pas encore aboutie, qu'elle permettra aussi de revisiter ou ré inventer sa conception, qu'elle comportera des possibilités extraordinaires de traitement des textes et contenus. Mais quelle leçon! Preuve s'il en est qu'auteurs et éditeurs prennent la mesure de la révolution de l'imprimé que nous vivons.
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lundi, mars 21, 2011
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