mercredi, février 16, 2005

Computer Centric vs Media Centric

Dans le domaine de la musique, de la photo et de la vidéo, en ligne et mobile, deux approches, aujourd'hui totalement opposées, s'affrontent.

Le computer centric, catégorie dans laquelle on trouve Apple, Dell, HP, Microsoft, Toshiba et quelques autres, et le média centric, depuis longtemps stratégie de Sony et Matsushita pour ne citer que les principaux.

Je suis un tenant du media centric, bien que Steve Jobs l'emporte aujourd'hui dans le marché de la musique computer centric, avec plus de 70% du marché (représentant seulement 2% du marché total de la musique, il faut le souligner).

Le computer centric (cc) a un inconvénient majeur, l'obligation d'avoir un ordinateur pour gérer le contenu, l'acheter, le télécharger. L'autre inconvénient est que l'univers numérique y a été calqué sur l'organisation réelle, segmentée par producteurs, studios, labels, auteurs... C'est souvent un véritable casse-tète pour s'y retrouver.

Mais son énorme avantage, c'est que grâce à la puissance de la machine, son accès à l'Internet, ses ports d'entrée sortie standardisés et rapides, il a permis à Apple, et bientôt à d'autres, de trouver des modèles technologiques, ergonomiques, économiques cohérents, utilisables et satisfaisants.

Par opposition (du moins pour l'instant), le média centric est la solution révée. Le Memory Stick, par exemple, transporte allègrement musiques, photos, vidéos, mémos vocaux d'un dispositif à un autre (auto radio, écran plasma, ordinateur, baladeur, robot, livre électronique...).

Mais le média centric ne marche pas.

Pourquoi? Bonne question, car cela devrait marcher, devait marcher, mais on a oublié les "soit-disant" petits détails, que méconnaissent la plupart des stratèges et autres gens de marketing.

Les "soit-disant" petits détails, c'est l'excellence de la chaîne computer centric qui va du compositeur à vos oreilles, en deux clics, y compris en mobilité (en média centric, c'est aujourd'hui l'accumulation de systèmes et réglages hétéroclites); c'est le prix et l'offre si justement ajustés (grâce notamment aux revenus générés par l'ordinateur et ses périphériques), que l'on n'hésite plus à acheter plutôt que de pirater; c'est l'ergonomie des applications de la puissante machine qui rend possible de s'y retrouver dans un monde finalement très complexe, etc.

Mais si le numérique simplifiait ce monde? Si, au lieu de reproduire les organisations traditionnelles des médias, il permettait de créer un univers contextuel conforme aux goûts de chacun, en quelques menus à base d'intelligence artificielle, et que l'utilisateur puisse disposer de contenus par voie des airs principalement, sur son téléphone, mais aussi sur sa chaîne hi-fi, sa télévision, sans besoin de câbles ni de synchronisation?

C'est la voie qu'expérimente aujourd'hui Sony, avec StreamMan, sa plate-forme éditoriale révolutionnaire, aujourd'hui lancée pour la musique, mais prévue aussi pour tous les médias, et à disposition sur téléphone mobile (accessoirement sur ordinateur).

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