lundi, mars 07, 2005

Un pont entre "recherche" et "industrie"?

Invité à une rencontre France Corée sur les nouvelles technologies de l'information, je me mèle à un petit groupe dans lequel, me semble-t-il, un décideur coréen anime une conversation assez technique sur les technologies RFID et video mobile.

Profitant d'une petite pause, je me hasarde à une question que je regrette aussitôt d'avoir posée:

"Comment gérez-vous, en Corée, le pont entre la recherche et l'industrie?"

Rire poli de mon interlocuteur (traduisez éclat de rire), qui me répond en se tournant successivement vers les autres participants du groupe:

"Voici le réprésentant de Samsung, celui de LG, et celui d'un laboratoire de recherche et développement de 30 personnes leader technologique dans le streaming video. Et il y a moi, aussi, je suis le ministre coréen de l'information et de la communication. Nous avons fait le voyage ensemble pour Paris, rencontrer les entreprises françaises. Nous ne comprenons pas très bien votre question, mais venez au prochain Cebit, nous serons 167 entreprises coréennes à faire le déplacement".

Olà! Un ministre qui s'y connait en RFID et streaming vidéo? Qui dit "nous" quand il parle des entreprises coréennes et des labos de R&D? Qui vient tenter d'établir des ponts avec la recherche ou l'industrie française? Pas de doute, ils sont un peu spéciaux, ces coréens...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bruno,

En fait, je crois pour ma part que les Coréens ont tout compris de la relation synergique entre recherche et industrie à l'avenir, et il me semble qu'on ferait bien de s'en inspirer d'urgence en Frznce, si nous voulons que notre recherche scientifique survive à terme ...

Je crois qu'on en est arrivé là en France et peu de gens en ont en fait conscience, volontairement ou non ...

C'est l'expérience professionnelle quotidienne qui m'amène à ce constat affligeant, d'autant plus affligeant que la recherche scientifique française est encore réellement une des meilleures du monde ...

Ses blocages statutaires et structurelles lui font en fait se tirer des balles dans le pied ...

Il faudrait que le grand public, mais qui peut témoigner pour son information ?

Bruno Rives a dit…

Vous avez raison sur la qualité de la recherche en France, mais je crains que ses travaux ne deviennent de petits éléments en licence des produits commerciaux japonais, coréens ou chinois.
C'est le cas de certains logiciels pour robots qui, bien qu'ils soient indispensables pour les faire fonctionner, rapportent des miettes à leurs auteurs français.
Pourriez-vous préciser la fin de votre contribution. "Il faudrait que le grand public..."?