La position de Google en Chine, qui consiste à limiter les domaines de recherche des internautes Chinois, soulève bien des réactions. Je trouve en passant qu'elle me semble bien différente de celles d'autres sociétés qui auraient "donné" les informations permettant de retrouver et de faire condamner des auteurs de blogs.
Elle pose une vraie question, que l'on peut se poser aussi pour le filtrage de toute information, d'ailleurs, mais avant que de blâmer Google ou les autres, admettons simplement que l'Internet ne fait qu'étaler au grand jour et à la face du monde une réalité qui dépasse largement le cadre de cette "affaire". N'y allons-nous pas tous de nos petits et grands "arrangements" et compromis en la matière?
Je vois quant à moi dans l'approche de Google un point plutôt positif. L'universalité initiale de l'Internet, créé par les universitaires et les chercheurs, est au bord de l'éclatement, pour des raisons culturelles, économiques, religieuses ou politiques. Désormais, de nombreux pays ou sociétés ne supportent plus qu'un seul organisme puisse décider du jour au lendemain que le nom de domaine qui leur est attribué soit supprimé, les rayant aussitôt du réseau; que quelques individus sur la planète décident de l'information qui doit être librement accessible à l'ensemble des peuples; ou encore que tel ou tel filtre ou espionne les échanges, mails compris. Certains créent ainsi des noms de domaine inaccessibles aux autres ou réservés.
Je crois pour ma part, et j'ai noté avec soulagement qu'un journaliste de CNN était revenu sur sa décision de boycot, que des décisions comme celles de Google permettront à l'Internet de rester universel, en limitant le risque d'une segmentation irréversible du réseau que provoquerait l'absence, dans un pays comme la Chine, de l'une de ses principales portes d'accès.
samedi, janvier 28, 2006
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